
Julieta gardait chez son copain de l'époque, qui s'appelait Chechu, tous nos meubles et nos affaires. La maison et le jardin me semblaient très grands. On y était deux enfants et quelques adultes. Le matin, le dernier disque de Leonard Cohen sonnait encore et encore.
Dance me to your beauty with a burning violin, et les deux voix féminines faisaient le choeur, la blonde et la brune derrière le ronronnement du chanteur dans ce
lara, laralararara répétitif. «Ce sont les meubles de la maison?». On nous propose de récupérer quelques objets parmi nos affaires. Je me vois dans une sorte de grenier, je crois, rentrée tout à coup dans mon univers qui a rétréci, qu'on a résumé, nos meubles bon marché cumulés dans un garage: la table blanche à pattes rouges où je fais les devoirs, les étagères de notre chambre que je m'efforce de ranger à chaque fois, les couleurs de notre vie. Et nous deux de cueillir cà et là quelques petites étoiles de notre galaxie. J'ai choisi le jeu de cartes rondes venu d'un des voyages de Paloma; c'était un jeu de cartes espagnol avec néanmoins les huit, les neuf et les dix de chaque couleur; puis on a pris je ne sais quels menus objets, trois ou quatre tout au plus. Puis j'ai tourné le dos et j'ai dit au revoir au monde sans le savoir. Ce fut ma première perte. Depuis, on a perdu des choses et des personnes, comme quiconque, et on a eu le temps de se refaire. J'ai même quitté ma famille. La reconstruction passe par toute sorte de pertes, et c'est bien, c'est parfait, la vie n'est donc qu'une perte. Le truc, c'est de perdre. Tout se perd et on n'a jamais rien. Pourtant, point de nostalgie, car à présent les personnes et les choses, comme la gloire d'Achille, restent en moi à jamais détachées, et on danse ensemble pour la postérité. C'est une idée plutôt agréable. Les choses et les personnes
dance me on and on. Elles
dance me to the end of love.
8 comentarios:
Todas las pérdidas que has tenido te han hecho como eres; por eso no se han perdido del todo. Paloma está en tí, no hay más que verte, con la baraja redonda.
Jo, Ele, digo Elefancia, me emociona tu "relato".Pienso que has hecho una reconstrucción perfecta y te mereces lo que ahora tienes y mucho más.Te lo has ganado a pulso.
Mi emoción ha ido en aumento ¿pero por qué repite lo mismo otra vez? ¿Se le habrá pegado el dedo?
Por un momento he vuelto a mis años franceses en que soñaba en francés. Ahora sueño en español y suelen ser pesadillas (esto ultimo es broma)
Ahora mismo estoy escuchando a
Leonard Cohen dance me to the end of love.
Las tengo todas, todas, de todos. Me pasa como a ti con los Dvd, un día me explota el ordenador.
Ya, Sol. Que los Gallo funcionamos con obsesiones se hace cada vez más peligrosamente patente: enchufes, canciones, dvd, viajes...
Solateras, esto debe de ser un balance de pérdidas y de ganancias. ¡¡¡Y qué ganancias!!!
Me has recordado a la película “En construcción”. Perdidas, destrucciones, construcciones, reconstrucciones, realojos.
Eso es, Ybrim.
Pues yo he ganado una cosa que por ahora va por 4 kilos...
Está bien presumir, pero todos sabemos, Yo, que el tamaño no es lo que importa.
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