Beaucoup de mes amis et des gens que je connais font des choses admirables. Ce n'est peut-être que l'aboutissement de l'âge adulte, puisque tout le monde fait quelque chose. J. dit qu’il n’admire pas les gens, ce qui peut être beaucoup plus grand comme pensée que la mienne, mais j'y mets un peu de mon subjectif et j’admire chez ces gens-là des aspects différents, voire les plus petits, de création.
Il y en a, comme J., qui ne créent pas, mais dont le regard n'est pas passif. Dès qu'ils se mettent à parler, à penser, à écrire, à cuisiner, les portes du Paradis s'ouvrent, se fermant très vite au nez, il est vrai. Ce type esquisse des créations, nous laissant désirer, pleins d'espoir. Et je jalouse ce regard.
D'autres, comme mon frère, font pour vivre de la très belle musique à la façon des impressionistes : documentaires, court métrages, films, publicité... Je jalouse surtout la musique de leur monde privé.
Comme les cousins de J., il existe encore des intellectuels, professionnels haut de gamme, avec leurs blogs «merveilleux», un mot qui leur vient d'ailleurs souvent à la bouche. Je les envie tout court et serai leur circonstance aussi.
Il y a encore ceux qui font et qui font : M. a écrit un livre pour enfants qui a été publié, ensuite un roman et enfin une pièce de théâtre ; elle est professeur de littérature et de théâtre à l'Université de NY et on peut l'écouter ces derniers temps à la radio parler littérature et cinéma. Elle n'a pas trente ans. Il y a aussi des faiseurs moins connus pour moi, professionnels de l'humour à la télé qui travaillent aussi à l'usine, des acteurs-dessinateurs, comme Z... Je jalouse leur manque de doute.
Les créateurs au plan privé, comme Mi., qui font tout et bien de façon anonyme : écriture, mimo, génie, humour... et ces derniers temps, même de la politique. Ou Ma., qui est une grande de la langue. N., avec ces récits. S., ses poèmes et ses écrits. Je jalouse leur besoin intérieur.
Puis, les créateurs de ma famille, pleine de gens amants des arts: Ja. chanteur de renom, E., architecte, O., sculpteur, M. L. créatrice un peu de tout, un oncle millionnaire quelque part qui possède des incunables... Et tous mordus du dictionnaire. Je jalouse leurs couleurs.
Il y a encore les éternels étudiants : de la philosophie, de la sociologie, des langues. Ces récepteurs actifs sont une sorte d’inverse de notre premier spécimen, le créateur passif. J’inclus leurs activités réceptrices dans la liste de créateurs.
Enfin, les créateurs maudits, créatures torturées qui méprisent leurs dons, comme W. ou A. J'aimerais être aussi, comme eux, «malgré moi».
L'admiration est ma devise de création.
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