Toute personne a une histoire. J'ai envie de rendre la mienne, mais il se pose pour moi un problème de ton, déjà. Je pourrais faire facile et me la jouer mélancolique, faisant remonter mes mémoires à un passé plein d'émotions, car c'est vrai qu'on en a eu. Ou bien faire drôle, et dans ce cas-là montrer la dureté des situations par le biais de l'ironie et du rire. Un autre choix serait la poésie ou la rêverie, qui conviendrait très bien au type de personnages que j'ai eu l'occasion de croiser. Mais mes mémoires ne viennent pas du tout d'Afrique; ce que j'ai à raconter n'a rien à voir avec les collines du Ngong. Ce n'est pas non plus l'histoire du Vaquilla ou El Lute, encore moins celle de la Résistance française ou des immigrants à la dérive. Mes mémoires ne sont surtout pas une biographie, car à vrai dire ma biographie ne porte pas un grand intérêt. Par contre, mes témoignages, eux, je les trouve très bien. Ils font partie de mon histoire privée, mais aussi d'une mémoire publique et collective. Oui... à la Forrest Gump, mais en Espagne.
Le choix du ton est des plus difficile. Comment dépouiller les faits de la poésie, de l'esthétique ou du tragique, du rire, de l'ironie, du sarcasme ? Il y a tout cela dans ma mémoire.
1 comentario:
Pa mi que este es Juan
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